Mesure des gaz expirés et dysbiose, au cabinet à Saint-Rémy-de-Provence
Objectif de la mesure des gaz
Le test respiratoire est conçu pour évaluer votre capacité à absorber les sucres et identifier un éventuel déséquilibre (ou dysbiose) au sein du microbiote intestinal. L’estomac doit normalement maintenir un environnement stérile quasi exempt de bactéries. C’est l’acide chlorhydrique qui assume un rôle essentiel dans ce processus, en désinfectant le bol alimentaire. Il constitue donc une barrière protectrice entre la portion supérieure du tractus digestif et les segments inférieurs, à savoir l’intestin grêle et le côlon. La bile contribue également à cette désinfection. Ainsi, en état de bonne santé, l’intestin grêle devrait abriter une faible concentration bactérienne, contrairement au côlon, qui héberge des milliards de bactéries. L’intestin grêle est le site principal d’absorption des nutriments, lesquels sont décomposés en molécules plus simples grâce à l’action des enzymes gastriques, pancréatiques, et entériques. Les résidus non absorbables, quant à eux, seront acheminés vers le côlon où ils subiront une fermentation par les bactéries locales. Ce processus entraîne une légère production de gaz tels que l’hydrogène, le méthane et le sulfure d’hydrogène (H2S). Ces gaz sont en partie réabsorbés dans la circulation sanguine avant d’être expulsés par les poumons. Ainsi, le test respiratoire permet de suivre ce cycle, fournissant des indications précieuses sur le fonctionnement du système digestif et sur la santé du microbiote intestinal.
Un détecteur de gaz permet donc de mesurer différents gaz : hydrogène, methylacetate, hydrogène sulfureux. Différents types de sucres peuvent être testés. Les deux premiers sucres à être mal absorbés sont le lactose et le fructose. On sait qu’en ~ 1h15 le sucre passe de la bouche à l’iléon (partie basse de l’intestin grêle). Une augmentation des gaz après la première mesure à jeun démontre un excès de fermentation et donc une prolifération de bactérie dans le grêle, le duodénum ou l’estomac.
Dysbiose : microbiote intestinal déséquilibré (perte de la diversité bactérienne) et prolifération anormale de bactérie dans le grêle ou l’estomac (SIBO = Small intestinal bactéral overgrowth)
Les règles à respecter avant de faire un test respiratoire :
- Être à jeun depuis au moins 12h (seule l’eau est autorisé) ;
- ne pas se laver les dents le jour du test respiratoire ;
- ne pas mettre de parfum ou eau de toilette ou déodorant ;
- ne pas consommer d’aliments contenant du fructose et lactose 24h avant le test respiratoire (produits laitiers, fruits).
Déroulement du test respiratoire :
- La première mesure est faite à jeun ;
- prise du ou des sucres à tester : lactulose, fructose, amidons (riz ,avoine, etc.) ;
- la deuxième mesure est effectuée 1h30 à 2h après la première mesure (à ce moment le sucre non absorbé se trouve dans l’iléon (partie basse du grêle) une hausse de l’hydrogène ou du méthylacetate démontre un excès de bactéries et confirme la dysbiose).
Les différents gaz mesurés :
1 - Hydrogène (H2):
L’hydrogène est un gaz produit naturellement et en petites quantités par les bactéries de fermentation présentes dans le colon ascendant. Cependant, cette flore microbienne peut devenir pathologique si elle prolifère de manière excessive, que ce soit dans le côlon ou, dans des cas plus graves, dans l’intestin grêle, un phénomène connu sous le nom de SIBO (prolifération bactérienne de l’intestin grêle).
Les symptômes principaux de cette affection comprennent des ballonnements, des douleurs abdominales, des flatulences généralement inodores et des troubles du transit, souvent accompagnés d’une tendance à la diarrhée. Grâce à l’analyse des gaz expirés, il est possible de détecter un excès d’hydrogène, signalant ainsi une dysbiose du colon voir un SIBO.
Les recherches menées par le Dr Donatini ont démontré qu’un taux d’hydrogène supérieur à 15 ppm, mesuré après ingestion de lactulose (sucre non absorbé), est associé à une concentration plus élevée de cellules TH17. Ces globules blancs jouent un rôle dans le développement de nombreuses maladies auto-immunes.
2 - Méthane (CH4) :
Les bactéries qui produisent du méthane sont connues sous le nom de méthanogènes, et font partie de la famille des archées, plutôt que des bactéries à proprement parler. C’est une flore de colon qui peut parfois proliférer dans l’intestin grêle (IMO = intestinal methanogène overgrowth). Les méthanogènes (comme Methanobrevibacter smithii ) jouent un rôle dans la digestion des polysaccharides. Ce gaz est associé à la constipation et une baisse de la sérotonine postprandial (tendance à l’anxiété, dépression). En effet les bactéries méthanogènes dégradent le tryptophane précurseur de la sérotonine ce qui altère la motricité du tube digestif. Attention : gaz non mesuré par le Gazdetect à l’heure actuelle seule certain hôpitaux sont équipés pour détecter le méthane.
3 - Methyl Acetate :
Le méthylacétate est produit par l’Acinetobacter, capable de former un biofilm et de s’associer avec le champignon Candida albicans (terrain de la candidose). C’est un gaz étudié par le Dr. Donatini. Le méthylacétate provient d’un biofilm très résistant, induisant une fermentation acide dans l’estomac, conséquence d’une vidange gastrique ralentie. Le biofilm peut également se retrouver plus bas, dans l’intestin grêle (jéjunum). Dans ce dernier cas, une augmentation notable de ce gaz peut signaler une malabsorption par abrasion de la muqueuse. Cette malabsorption peut avoir diverses origines, y compris une insuffisance pancréatique exocrine, la maladie cœliaque, un abus d’huiles essentielles ou d’argent colloïdal ingéré, la présence de mycotoxines, une allergie au nickel, des chimiothérapies, ou un antécédent de roaccutane.
Lorsque le niveau de méthylacétate est très bas, cela peut indiquer la présence d’une flore intestinale appauvrie, généralement dominée par des mycobactéries productrices de graisses, capables de consommer le méthylacétate et de récupérer les calories avec une grande efficacité. Il s’agit de la flore typiquement rencontrée dans les cas de syndrome métabolique.
4 - Hydrogène sulfureux (H2S) :
Le sulfure d’hydrogène (H₂S) est un gaz produit par les bactéries sulfato-réductrices, qui sont capables d’utiliser le soufre ainsi que certains acides aminés soufrés tels que la cystéine et la taurine pour générer de l’H₂S. Ce processus est communément associé à la putréfaction. Les bactéries impliquées dans ce type de flore comprennent les Desulfovibrio, Bilophila, et également Fusobacterium, une bactérie buccale particulièrement agressive qui est mise en cause dans diverses pathologies, dont les parodontites et plusieurs types de cancers (colorectal, pancréatique, hépatique, prostatique), ainsi que d’autres maladies telles que la maladie de Parkinson et l’endométriose.
À faibles concentrations, l’H₂S agit comme un agent protecteur et antioxydant, favorisant notamment la motricité digestive. Cependant, il peut rapidement devenir toxique lorsqu’il est produit en excès, ayant le potentiel d’endommager les mitochondries par l’inhibition de l’enzyme cytochrome c oxydase, un élément vital de la chaîne respiratoire cellulaire.
5 - Oxyde nitrique (NO) :
Certaines bactéries sont capables de convertir les nitrites en nitrates précurseur de l’oxyde nitrique. Le NO est un gaz important qui permet une motricité digestive. Au niveau des artères ce gaz favorise la vasodilatation. Une excrétion correcte de NO via une éructation après une prise de bicarbonate et de citron le matin à jeun et le témoin d’un système nerveux fonctionnel et réactif avec un bon tonus vagal. L’inverse indique une flore et un système nerveux altéré avec ralentissement important de la vidange gastrique.
Le test aux gaz expirés va donc nous permettre de déterminer la capacité d’absorption des sucres et de mettre en évidence l’existence d’une dysbiose. Lorsqu’une dysbiose est confirmée le praticien peut mettre en place un protocole précis adapté à la personne. Le protocole passe toujours par une désinfection virale et bactérienne des muqueuses buccales et digestives. En fonction du type de dysbiose le praticien utilisera des huiles essentielles micro-dosées adaptées (ne jamais agresser une muqueuse avec des capsules d’huiles essentielles, uniquement du micro-dosé !) . Il faudra aussi combler les carences en macro et micro nutriments très souvent présente en cas de dysbiose avec une alimentation de qualité et parfois certains compléments alimentaires. On favorisera la reconstruction des muqueuses à l’aide de plantes et d’acides aminés. Dans certains cas l’utilisation d’enzyme pancréatique sera incontournable pour retrouver une absorption de qualité. Enfin il faudra soulager le foie. Rappelons que tout ce qui vient des intestins est filtré par le foie ainsi une dysbiose est toujours à l’origine d’un foie enflammé.
- Les gaz expirés sont le reflet de l’état du foie.
- Une dysbiose à l’hydrogène est directement corrélée à la porosité intestinale et au status inflammatoire. D’après les travaux du Dr. Donatini , une augmentation de l’hydrogène au dessus de 15 ppm indique une présence beaucoup plus forte de cellule immunitaire TH17 liée à l’inflammation.
- Une dysbiose au méthyl acétate et/ou l’H2S indique une flore fortement dégradée. C’est un marqueur inflammatoire important, il y a très souvent des carences.
- Les LPS des bactéries gram négatifs (bactérie anaérobie vivant normalement dans le colon) favorisent l’inflammation et la dépression : dégradation du tryptophane > baisse de la sérotonine.
- Une fermentation H2 à jeun indique une intolérance au gluten ou une infection virale active (adénovirus).
Les objectifs sont les suivants :
- Réduire les flores inflammatoires (prevotella/propionibacterium acnes, fusobacterium, porphyromonas, mycobactérie);
- stimuler l’immunité pour diminuer l’expression et la charge virale des virus herpétiques (EBV, CMV, HSPV1-2), détruire HPV (papillomavirus) ;
- récupérer une muqueuse de qualité capable d’absorber efficacement ;
- enrichir le microbiote de bactéries commensales et protectrices (intérêt du légume bio riche en phages et en endobactéries) ;
- récupérer un bon système nerveux (nerf vague).
Ces objectifs sont fondamentaux pour toute personne souhaitant améliorer son espérance et confort de vie tout en diminuant les risques de maladies grave (cancer, syndrome métabolique, maladies auto-immunes, maladies neurodégénératives, dépression, etc.).