L’huile de foie morue : le remède oublié

Cela fait des milliers d’années que les humains consomment du foie animale, pour sa richesse en nutriments essentiels. Dans les pays nordiques, c’est l’huile de foie de morue fermentée qui est utilisée, depuis des centaines d’années comme fortifiant. En France, il n’y a pas si longtemps encore, l’huile de foie de morue était la star des « alicaments » et les enfants étaient obligés de consommer une cuillère à café de cette huile chaque matin. D’ailleurs il est fort probable que vos grands-parents se souvenaient de cette pratique, maintenant tombée aux oubliettes. C’est bien dommage car comme nous allons le voir, l’huile de foie de morue est un des plus puissants alicaments existants !

De quoi se compose l'huile de foie de morue ?

1 - Contient l'ensemble de la famille des acides gras essentiels

L’huile de foie de morue contient l’ensemble de la famille des acides gras essentiels (3, 4, 6, 7, 9 et 11) sous une forme naturelle et équilibrée. Elle apporte notamment les précieux omega 3 sous une forme directement utilisable : EPA et DHA (à l’inverse des végétaux qui n’apporte qu’un précurseur, l’acide alpha linoléique). Ce sont des acides gras essentiels que le corps ne sait pas fabriquer et qui doivent être apportés par l’alimentation. Les omega 3 ont un rôle anti-inflammatoire, vasodilatateur, fluidifiant sanguin, assouplissent les membranes cellulaires, participent à la fabrication de la myéline et de certains neurotransmetteurs comme la sérotonine. Leurs bénéfices sont notamment reconnus dans la dépression (notamment post partum ), les maladies cardio-vasculaires, auto-immunes et pathologies inflammatoires.

2 - Excellente source de cholestérol

Loin d’être un ennemi à fuir, le cholestérol est en réalité une molécule indispensable au bon fonctionnement de l’organisme. Tout d’abord le cholestérol est le précurseur de toutes les hormones stéroïdiennes : prégnénolone, cortisol, dhea, oestrogène, progestérone, testostérone.. sans lui pas de production hormonale possible. Il y a du cholestérol dans toutes les cellules du corps (il sert à élaborer la matrice de la cellule). La myéline contient 20% de cholestérol et la synthèse des synapses dépend essentiellement du cholestérol !! Un faible taux de cholestérol entraine une dégénérescence du système nerveux et un cholestérol bas a été associé à un risque de suicide, de comportement violent ou criminel beaucoup plus important. Les gens qui ont plus de cholestérol résistent mieux aux infections et guérissent plus rapidement. Après 60 ans un taux de cholestérol LDL élevé (soit disant le mauvais cholestérol) est associé à un risque de mortalité inférieure ! Bref le cholestérol est un médicament qu’il ne faut pas fuir d’autant plus que le cholestérol alimentaire n’augmente pas le cholestérol sanguin. Ce qui est dangereux en revanche c’est l’oxydation du cholestérol via les graisses cuites ou son oxydation dans le corps dû à un état d’inflammation chronique (alimentation industriel riche en acide gras transformé, excès de sucre, d’alcool, de cuisson à haute température, excès de fer, microbiote buccal et digestif pathogène, acide urique et CRP-us élevé etc).

3 - La meilleurs source de vitamine A et D

L’huile de foie de morue est la meilleure source de vitamine A et D. Elle vous apporte de la vitamine A sous sa forme la plus assimilable et directement utilisable par le corps. Beaucoup de monde a déjà entendu parler des nombreux bienfaits de la vitamine D (ou hormone D puisque cette vitamine agit comme une hormone stéroïdienne) mais rare sont ceux qui savent que sans la vitamine A (retinol) la vitamine D ne peut pas fonctionner. Vitamine A et D agissent main dans la main et une carence de l’une entraîne souvent un excès de l’autre et vice-verca. Des taux suffisamment élevés de rétinol (la forme active de la vitamine A) sont absolument essentiels pour conserver un système immunitaire optimal. Elle joue aussi un rôle dans la vision, la préservation de la peau et la différenciation cellulaire. La carence en vitamine A majore le risque de cancer et sans elle impossible d’avoir des muqueuses de qualité. C’est pour cette raison qu’une carence en vitamine A engendre toujours une dysbiose intestinale avec inflammation et perméabilité intestinale. De même que la malabsorption entraîne une carence en vitamine A qui finit par retentir négativement sur les muqueuses. D’autre part la vitamine A est absolument essentielle pour le métabolisme des hormones thyroïdiennes. Sans elle la T3 ne peut s’activer dans les cellules.

Il faut savoir que la carence en vitamine A est largement répandue. Les taux se trouvent souvent dans la fourchette inférieure alors qu’il faudrait viser la fourchette haute. Il faut savoir que l’on trouve un précurseur de la vitamine A dans les végétaux que l’on nomme le bêta carotène. Le bêta carotène est abondant dans les légumes colorés et on pourrait penser que cela suffise pour combler nos besoins en vitamine A. Malheureusement cela est loin d’être le cas pour plusieurs raisons. Le bêta carotène doit être converti dans les intestins en retinol (la forme active) par une enzyme : la bêta-carotène-15,15′-monoxygémase. En cas d’inflammation intestinale l’expression de cette enzyme est fortement réduite ce qui limite la conversion. Il faut savoir aussi que cette enzyme est sous dépendance de T3 thyroïdienne.. sans suffisamment de T3 la conversion du bêta carotène sera fortement ralentie. Cela explique pourquoi certains hypothyroidiens ont les paumes et plantes de pieds jaunâtres par accumulation de pigment dans les tissus. Un bêta carotène élevé associé à un rétinol bas est un signe fiable d’hypothyroïdie. Enfin il faut savoir qu’il existe un polymorphisme sur le gène qui code l’enzyme bêta-carotène-15,15′-monoxygémase ce qui a pour conséquence de réduire fortement la conversion des caroténoïdes en rétinol. Cette mutation touche environ 45% de la population. Tous ces facteurs font qu’une majorité de gens ont besoin d’un apport direct en rétinol d’origine animale…

L’huile de foie de morue apporte les quantités adéquates de vitamine A. En moyenne une cuillère à café équivaut à 3600 ui. La fondation Weston Price recommande un apport quotidien d’environ 4000 à 10000 ui (~ 1 à 2 c.c par jour). Beaucoup de gens ont peur de l’intoxication à la vitamine A. Pour atteindre ce seuil il faudrait consommer 10 fois la quantité quotidienne recommandée sur une période de plusieurs mois c’est à dire plus de 20 cuillères à café pour un adulte et 10 pour un enfant. De plus l’apport conjoint de vitamine D dans l’huile de foie de morue empêche la toxicité car les deux vitamines se régulent. Ce qui n’est pas le cas avec des compléments synthétiques de vitamine A hautement dosés (palmitate, acétate de retinyl) qui doivent être évités ou pris uniquement pour relever rapidement une carence sévère (les formes synthétiques sont souvent mal tolérés par l’organisme). Évidemment je vous conseille toujours de faire des analyses régulières pour savoir ou vous en êtes et pour ajuster la dose.

Sachez aussi que si vous vous supplémentez en vitamine D à dose élevée vous allez inévitablement faire baisser votre rétinol hépatique. C’est quelque chose que j’ai personnellement constaté sur mes analyses au fil du temps. Or comme je l’ai dit plus haut, la vitamine D ne peut pas fonctionner sans suffisamment de vitamine A. Lorsque le calcitriol (forme active de la vitamine D) pénètre la cellule il vient se fixer sur le récepteur de la vitamine D « VDR » qui s’associe au récepteur de la vitamine A « RXR » seulement s’il y a du rétinol. Lorsque c’est le cas cela active l’expression des gènes liés à la vitamine D. L’avantage incontestable de l’huile de foie de morue est de vous apporter conjointement la vitamine A et D dans les bonnes proportions.

L'histoire de Weston Price

Weston Price était un médecin dentiste des années 1930, qui entreprit de voyager pour étudier la santé des peuples, vivant loin de la civilisation moderne. En parcourant le monde, Price put étudier de nombreuses communautés : peuples indigènes d’Amérique du nord et du sud, aborigènes d’Australie, Maoris de Nouvelle-Zélande, Mélanésiens du Sud du pacifique. Ce qu’il découvrit c’est que les tribus ancestrales bénéficiaient d’une excellente santé physique et mentale, notamment :

  • Une ossature solide avec des arcades dentaires bien développées
  • Pas de caries
  • Un physique svelte et musclé
  • Une résistance accru aux maladies

En analysant leur alimentation, Price se rendit compte que leurs alimentations, contenaient des quantités très importantes de minéraux et vitamines hydrosolubles et au moins dix fois plus de vitamines liposolubles, d’origine animale (œufs, fruits de mer, beurre, graisse animale, abats) que l’alimentation occidentale. C’est donc Weston Price et les scientifiques de l’époque qui comprirent que les vitamines A, D et K (appelé anciennement facteur X) sont des facteurs indispensables pour absorber et métaboliser les minéraux. 

 Aujourd’hui les recommandations officielles exhortent les populations à fuir tous ces précieux aliments et encouragent à consommer des huiles végétales (dénuées de vitamines liposolubles, très instables et souvent riches en oméga 6 pro-inflammatoire), margarines (contenant des acides gras trans, une catastrophe de santé) et à consommer beaucoup de céréales ,de féculent directement responsable de l’épidémie d’obésité. Ces aliments ne sont pas consommés par les communautés primitives, qui ne connaissent aucune des maladies de la civilisation moderne (obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires, cancer, auto-immunité, ostéoporose et caries)..

Comment choisir une huile de foie de morue de qualité ?

Il faut faire extrêmement attention à la qualité de l’huile de foie de morue que vous achetez. En effet de nombreux fabricants extraient leurs huiles à haute température, ce qui à pour effet de détruire les oméga 3 et la vitamine A et D. Non seulement ces huiles contiennent des acides gras et du cholestérol oxydés qui sont extrêmement néfastes pour la santé mais en plus il n’y a plus les vitamines naturelles. Cela amène les fabricants à ajouter eux-mêmes des vitamines synthétiques.

Voici les critères à prendre en compte pour une huile de foie de morue de qualité:

  • Extraction à basse température pour garder toute la fraicheur de l’huile
  • Filtrage des huiles pour garantir la pureté et l’absence des métaux lourds, PCB et autres toxines
  • La teneur suffisante en vitamine A et D
  • Certificat de faible oxydation de l’huile (que vous devez toujours garder au frigo une fois ouverte!)

Un indice fiable pour savoir si l’huile est fraiche. Le gout doit être frais, léger voir presque agréable (sans exagérer ça reste de l’huile de foie de morue).

Après de nombreuses recherches, j’ai sélectionné une huile qui répond à tous les critères cités plus haut, qui est recommandée par la fondation Weston Price. C’est la marque DROPI que j’utilise personnellement et que l’on peut facilement se procurer sur Amazon en huile ou en gélule. Personnellement je préfère la version sous forme d’huile car ça me permet de mastiquer l’huile et de l’imprégner de salive qui contient de la lipase (ce qui facilite la digestion de l’huile et l’absorption des vitamines).

Une cuillère à café équivaut à environ 3600 ui de vitamine A pour environ 400 ui de vitamine D. A dose d’une cuillère à café par jour le flacon dure environ un mois et demi. En terme de prix ça revient à environ 30€ par mois. Cela vaut le coup si l’on considère que ça apporte des quantités optimales d’acides gras essentiels, de vitamine A et D avec seulement une à deux cuillères à café par jours et ceux sans métaux lourds ni PCB. Sans ça il est difficile d’obtenir dans l’alimentation les quantités adéquates de rétinol surtout pour les mauvais convertisseurs de bêta carotène (hypothyroïdien, dysbiotique, mutation génétique). Personnellement je conseille une dose d’entretien d’une cuillère à café par jour qui peut être doublé voir triplé en période de fatigue / infection ou pour remonter un taux bas.

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