Pourquoi négliger votre hygiène orale peut ruiner votre santé ?

Pourquoi négliger votre hygiène orale peut ruiner votre santé ?

La santé commence dans la bouche

Et si un joli sourire allait de pair avec une bonne santé ? vous êtes sceptiques ? alors restez attentif à ce qui va suivre car cet article pourrait bien changer le cours de votre vie… ou plutôt de votre santé. Avec l’explosion des recherches sur le microbiote, la science à véritablement fait un bond en avant ces 10 dernières années et de plus en plus de recherche indiquent que de nombreuses maladies pourraient trouver leur origine dans la bouche.

La liste est non exhaustive mais voici quelques maladies en lien avec la santé buccale (ou plus précisément le microbiote buccal) :  recto-colite hémorragique, cancer du côlon, du pancréas, des voies biliaires, du foie, de l’estomac, poumon, œsophage, gorge, des ovaires, de la prostate, polyarthrite, spondylarthrite, diabète, Alzheimer, Parkinson, hypertension. Dans cet article je vous explique pourquoi négliger votre hygiène orale peut ruiner votre santé.

La bouche c’est cet organe qui vous permet de communiquer, boire, manger, déglutir, saliver ou éventuellement respirer si votre nez est bouché. C’est aussi la porte d’entrée du monde extérieur opportuniste vers votre corps.. nourritures, virus, bactéries, toxiques, poussières tout y passent, toute la journée et à chaque instant ! C’est donc un lieu critique et fragile qu’il est vital de préserver. Malheureusement en pratique c’est rarement le cas. Si on regarde les statistiques la carie touche 45% des enfants de 12 ans et plus des trois quarts de la population adulte. 76% des Français ont les gencives qui saignent régulièrement au brossage (gingivite). La parodontite (rétraction des gencives avec perte osseuse) quand à elle touche 20 à 50% de la population avec 15% de cas sévère. Donc hélas extrêmement fréquent. Loin d’être anodine ces pathologies signifient la présence d’une flore buccale agressive qui va progressivement pouvoir se diffuser partout dans le corps.

Le microbiote buccale pour le meilleur ou pour le pire…

Pour rappel un microbiote c’est un ensemble de bactéries, virus, levures, phages (virus tueur de bactérie) constituant un écosystème et s’organisant sous forme de biofilm (association de bactéries formant une couche protectrice très résistante pour ne pas dire indestructible). Il n’existe pas un seul microbiote mais plusieurs : bouche, sinus, estomac, intestin, côlon etc. On pense souvent que le microbiote se trouve seulement sur les tissus de surface comme la langue, les dents, les intestins. En réalité les flores vont diffuser en profondeur dans les tissus et envahir à distance. Les bactéries sont donc susceptibles de coloniser des tissus de composition et d’environnement similaire à leur lieu d’origine. Cela peut être : les articulations, le côlon, les voies biliaires, le pancréas, la thyroïde etc…

Qu’est-ce que ça signifie ?

Et bien que c’est la nature de votre microbiote qui va déterminer votre santé ! Pour le meilleur ou pour le pire. Idéalement un microbiote de qualité se doit d’être riche et diversifié avec des bactéries qui respectent vos muqueuses sans les découper. Plus précisément un microbiote buccal de qualité doit contenir une flore permettant la synthèse d’oxyde nitrique (NO). C’est-à-dire des bactéries capables de réduire les nitrates des légumes en nitrite. 50% de l’oxyde nitrique produit par le corps se fait grâce à vos précieuses bactéries. Le NO est un gaz vasodilatateur (baisse la pression artérielle), il permet l’élasticité et la vascularisation des tissus, c’est aussi un excellent anti-biofilm, anti-viral, anti-fongique. Toute destruction du microbiote par des antibiotiques, des bains de bouche agressive (chlorhexidine) amène à un appauvrissement de la flore. Ne reste ensuite que les bactéries résistantes et agressives.

À l’inverse la flore destructrice est opportuniste, avide de sang, de chaire, de déchets, de sucre, de protéines. Cette flore est spécialisée dans le recyclage et les bactéries qui la composent sont équipés de protéase et de hyaluronidase (enzyme découpant l’acide hyaluronique). C’est-à-dire qu’elles vont pouvoir découper les tissus (par exemple les dents et les gencives) avec une grande efficacité. Cette flore prolifère principalement grâce à de mauvaises habitudes alimentaires et d’hygiène de vie : excès de sucres raffinés, alcool, tabac (affaiblissement local des muqueuses), mauvais brossage de dent, résidus interdentaires, blessure avec saignement. Tout cela va permettre à certaines bactéries de proliférer sous forme de tarte, entre les dents et sous les gencives à l’abri de l’oxygène ce qui va générer caries, gingivite puis parodontite c’est à dire une rétraction des gencives avec une perte osseuse, des fissures de la langue (parfois même une langue en carte de géographie). Ces bactéries vont ensuite diffuser à distance via deux mécanismes : elles vont être dégluties et envahir les étages inférieurs : estomac, duodénum, grêle, côlon, rectum. Elles peuvent aussi diffuser par voie hématogène (via le sang) c’est le cas notamment de fusobactérium nucléatum.

La flore buccale s’organise en strate avec plusieurs couches successives avec tout d’abord un biofilm précurseur composé de streptocoque. Sur cette première couche vont pouvoir se greffer des bactéries de plus en plus agressives.

Parmi les grands méchants citons :

  • propionibactérium acnes la célèbre bactérie de l’acné. Riche en hyaluronidase cette bactérie est impliqué dans le psoriasis, l’inflammation des voies biliaires, l’endométriose, la spondylarthrite ankylosante. Elle favorise la pénétration du virus d’epstein barr vers le cerveau (risque de SEP). On la détecte facilement grâce à une lampe ultra violette ou elle apparait d’une couleur rose fuchsia sur les ailes du nez, autour de la bouche, sur la langue, les collets dentaires.
  • Porphyromonas gingivalis : bactéries des caries et de la parodontite cette bactérie est associé à certains cancers, à la maladie d’Alzheimer (avec l’herpès simplex), la polyarthrite
  • Fusobactérium nucléatum : parodontite, cette bactérie est associé aux cancers du pancréas, colon, prostate, foie. C’est l’ennemi du côlon !
  • Aggregatibacter actinomycetemcomitans : polyarthrite rhumatoïde
  • Helicobacter Pylorie : cancer de l’estomac mais seulement la souche agressive d’Asie du sud Est (vcA cagA) associé au virus d’epstein barr. La souche la plus courante n’est pas inflammatoire et en petite quantité elle fait partie de la flore bénéfique.

À cette flore bactérienne vient se greffer une synergie inflammatoire de virus :

  • EBV (epstein barr) qui est impliqué dans la parodontite. La sévérité de la perte osseuse est corrélé au degré d’infection du virus. EBV est notamment réactivé par l’acide propionique (propionibactérium acnes). C’est un virus qui peut induire de nombreux cancers. Il est impliqué dans la thyroïdite de hashimoto, la sclérose en plaque.
  • Le CMV (cytomegalovirus) qui est un immunosupresseur fort retrouvé dans 50% des cas de parodontite. Ce virus est impliqué dans les atteintes vasculaires, osseuses et dans les tumeurs cérébrales.
  • Herpes de type 1 : impliqué dans la maladie d’Alzheimer.
  • HPV (papillomavirus) : un virus oncogène qui induit des cancers du col de l’utérus mais aussi des cancers des voies ORL. Il est aussi souvent retrouvé dans l’adn des cellules tumorales du sein et du côlon.

Ces virus qui infectent une large partie de la population reste à vie et vont baisser l’immunité lors de réactivation (stress, fatigue, covid). Ils peuvent entrainer une inflammation des muqueuses et du système nerveux ce qui altère la motricité digestive et favorise la prolifération bactérienne . D’un autre côté le découpage des tissus par les bactéries va permettre la pénétration de ces virus en profondeur. Les virus herpétiques sont neurotropes, ils abîment le système nerveux autonome (notamment le nerf vague) et sont mutagènes (induisent des cancers). La encore la bouche est la principale porte d’entrée de ces virus. Une immunité forte de type TH1 avec suffisamment d’interféron et une flore riche productrice de NO préserve et/ou limite ces infections / réactivations et leurs conséquences néfastes.

La parodontite associée à un risque accru de cancer des voies digestives

œsophage, estomac, pancréas, foie, ORL, poumons rectum, pourquoi ?

Parce qu’elle est souvent associée à une paralysie digestive. Or comme nous l’avons vue plus haut les bactéries responsables de la parodontite vont être déglutis et s’installer dans l’estomac, le duodénum, le grêle et le côlon. Elles vont découper la fine muqueuse de l’intestin et abimer les petits nerfs sous-muqueux du système nerveux digestif, nerf vague inclus. L’association avec des virus herpétiques (EBV, CMV, Herpes) entraine une paralysie progressive du tube digestive. À noter que tous les toxiques abîment muqueuses et système nerveux autonome : alcool, tabac, particules, mycotoxines !

Résultat ?

Les aliments stagnent, puis fermentent. Les bactéries prolifèrent provoquent des gaz avec une pression sur le sphincter du bas de l’œsophage favorisant ainsi les reflux. Elles vont déconjuger les sels biliaires en sels biliaires secondaires qui sont extrêmement corrosifs pour les muqueuses. La paralysie provoque des reflux : duodéno biliaire, duodéno pancreatique et gastro œsophagien… tout cela entraine une hyper-inflammation des muqueuses par le passage des sels biliaires secondaires et des enzymes pancréatiques activés dans les voies biliaires, pancréatiques, l’estomac, l’œsophage. La reconstruction des tissus va faire intervenir des cellules souches parfois mutées par des virus ou des toxiques sur les zones à réparer. Cette réparation avec des cellules souches mutées peut reconstruire le tissu sous forme de cancer. Certaines bactéries buccales comme fusobactérium vont profiter des sels biliaires comme moyen de transport pour atteindre le côlon ou l’environnement anaérobie est de nouveau propice à sa prolifération. Elle va favoriser les polypes et le cancer du côlon. Cette bactérie est aussi capable de rejoindre des sites à distance par voie hématogène.

Maladies neurodégénératives et microbiote buccal

la encore nous retrouvons un mécanisme de base similaire : le découpage et l’hyper inflammation des muqueuses. Les bactéries vont générer des dépôts qui vont remonter au cerveau via le nerf vague. Dans la maladie de parkinson c’est une protéine appelée « monomère d’alpha-synucléine » qui va entrainer la mort de certains neurones responsables de la production de Dopamine. Cette protéine provient du découpage d’une molécule plus grosse le « trétramère d’alpha-synucléine » par l’inflammation des muqueuses induites par certaines bactéries. La section du nerf vague empêche la survenue de la maladie en empêchant les dépôts de remonter au cerveau.. D’après l’expérience clinique du Dr.Donatini les dépôts d’alpha synucléine s’observent essentiellement et massivement dans la bouche !

Dans la maladie d’Alzheimer c’est le même principe mais avec une protéine de dépôt appelé TAU. C’est la bactérie porphyromonas gingivalis qui est en cause (avec l’herpes de type 1). A noter qu’Alzheimer est rattaché au diabète de type 2 et à un manque de vascularisation avec baisse du monoxyde d’azote (NO)..

Polyarthrite rhumatoïde – caries – parodontite

Cette fois-ci c’est une bactérie appelée Aggregatibacter actinomycetemcomitans, une bactérie qui peut donner des caries et des abcès apicaux. Elle va envahir les articulations et former un biofilm. Cela va déclencher une réaction immunitaire inflammatoire qui peut devenir chronique. En conjonction avec des facteurs génétiques et environnementaux comme l’exposition à des poussières, le tabac la maladie est susceptible de se déclencher. Il est souvent retrouvé des caries multiples et sévères avec abcès.

Propionibacterium acnes – acné – spondylarthrite- psoriasis

Propionibacterium acnes est la bactérie responsable de l’acné. Bactérie commensale de la peau cette bactérie va aussi coloniser la langue et les voies digestives inférieures. Elle se détecte très facilement grâce à une lampe ultra-violette sur la langue et les collets dentaires. C’est une bactérie très inflammatoire car riche en hyaluronidase elle découpe les muqueuses, favorise les granulomes et la baisse d’immunité en augmentant localement les lymphocytes T suppresseurs. L’acide propionique fabriqué par cette bactérie peut entrainer la phase lytique du virus d’epstein barr c’est-à-dire sa réactivation. Elle est impliqué dans l’acné, l’inflammation des voies biliaires, les spondylarthrites, le psoriasis, les douleurs articulaires. Elle se nourrit d’acide gras d’où son explosion à l’adolescence lorsque les hormones sexuelles stimulent la production de sébum. Elle trouve un environnement favorable pour se développer sur la langue et l’intestin. Lorsque cette bactérie trouve une brèche et diffuse elle va pouvoir coloniser les disques vertébraux et favoriser la spondylarthrite. Propionibacterium acnes est aussi associé au psoriasis surtout en association avec le CMV (cytomegalovirus).

(exemple de photo de mes consultants. Propionibacterium sur la langue, les ailes du nez, les dents..)

Maintenant que faire ?

Après ces quelques exemples je pense que vous avez compris l’impact majeur de la flore buccale dans le déclenchement de nombreuses maladies. J’aurais pu encore décrire le lien entre les pathologies cardiaques ou la dépression mais encore une fois le mécanisme est similaire à savoir : une flore agressive diffuse à distance et génère une hyper-inflammation.

Si vous lisez cet article et que vous êtes vous même atteint de caries, gingivite, parodontite, langue fissurée, mauvaise haleine alors vous devriez tout faire pour récupérer un microbiote sain et stopper toute destruction supplémentaire.

  • Un brossage de dent non agressif trois fois par jour,
  • l’utilisation de brossette ou de fil dentaire manipulé avec précaution (il ne faut pas faire saigner les gencives),
  • l’utilisation d’eau oxygéné volume 10 (3%) re-diluée dans un peu d’eau en bain de bouche,
  • des détartrages réguliers chez votre dentiste avec si nécessaire des détartrages sous gingivaux.

Veillez à ce qu’aucune infection dentaire ne persiste sous une racine, sous les gencives ou dans l’os de la mâchoire. Parfois cela peut être latent et passer plus ou moins inaperçu car les dents ont été dévitalisées. Il n’y a donc plus le nerf et le système immunitaire peut ne plus accéder à cette zone. Cela laisse parfois un foyer infectieux sans réaction immunitaire et donc sans signe d’inflammation ni douleurs. Ces foyers infectieux silencieux ou peu symptomatiques sont sources d’auto-intoxications permanentes par les bactéries et leurs LPS. Cela peut être notamment le cas après des extractions dentaires ou des dévitalisations. Selon certains dentistes il n’est pas possible de stériliser tout les canaux dentaires. L’examen le plus pertinent pour vérifier la présence d’une infection s’appelle le cone beam. Il faut un praticien formé à l’interprétation de ce type de radio pour pouvoir détecter les foyers infectieux. Vigilance donc et si vous souffrez de fatigue chronique, de fibromyalgie ou d’inflammation inexpliquée peut être faut-il inspecter la bouche de manière approfondie.

solution objectif naturopathie naturopathe sébastien perron L’hygiène orale n’est pas suffisante, il faut récupérer le système nerveux, la muqueuse et la flore !

Une fois que vous êtes passé chez le dentiste et avez intégré l’apprentissage d’une bonne hygiène orale je vous recommande d’être suivi en naturopathie avec un praticien formé à l’approche du Dr.Donatini. Car malheureusement l’hygiène orale n’est pas suffisante. Il y a peut-être des virus latents qui se réactivent de manière périodique (EBV, CMV, Herpes) et qui abîment le système nerveux autonome, une dysbiose voir un SIBO avec des ballonnements, une vidange gastrique ralentie, un reflux qui va favoriser l’acidité buccale (et donc l’atteinte de l’émail dentaire et des muqueuses) et un réensemencement de la flore buccale par la flore gastro-duodénale altérée. Le travail avec votre thérapeute consistera donc à :

  • Diminuer la flore prevotella (propionibacterium, fusobacterium etc) destructrice des tissus et productrice de déchets
  • Réduire et empêcher l’expression des herpes virus : EBV, CMV, HERPES, détruire HPV (qui est un virus fragile)
  • Épaissir la muqueuse digestive et donc la capacité à absorber et filtrer les intrus
  • Stimuler la reconstruction du système nerveux autonome (permet la bonne motricité du tube digestif)
  • Enrichir le microbiote pour récupérer une flore riche et diversifiée productrice de NO.

À mon sens c’est l’approche de santé global la plus aboutit à ce jours et c’est celle que je propose en consultation depuis maintenant 8 ans. C’est l’approche du Dr.Donatini avec lequel je me suis formé et qui ma permise de retrouver une bien meilleure santé à une époque ou ma digestion, mon immunité était compromise. Pour plus de détail technique je vous invite à lire ses derniers livres : la bouche miroir de votre santé et les virus à l’origine des principales maladies d’aujourd’hui .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

FUT2:Découvrez comment vos gènes influencent votre microbiote 🧬

FUT2:Découvrez comment vos gènes influencent votre microbiote 🧬

🧬 Depuis l’avènement de la métagénomique la possibilité d’étudier le microbiote via le séquençage de nos bactéries digestives, à permis de nombreuses avancées dans la compréhension de cet organe à part entière qu’est le microbiote. Nous savons aujourd’hui que notre santé est directement liée à la qualité de cet écosystème digestif et qu’une mauvaise flore est associée à de nombreux troubles tels que la dépression, les maladies auto-immunes, l’hypothyroïdie, le syndrome métabolique et maladies cardio-vasculaires, le diabète et même les cancers. Ce constat amène donc les chercheurs à comprendre les facteurs qui interviennent dans le développement d’un microbiote protecteur ou pathogène.

🧑‍🔬Récemment une équipe de chercheurs a découvert la présence d’un gène nommé FUT2 qui est impliqué dans le codage d’une enzyme permettant la fabrication d’un prébiotique: le fucosyllactose. Ce prébiotique présent en grosse quantité dans le lait maternel est un oligosaccharide qui va nourrir différentes populations de bactéries « amis » favorisant ainsi l’élaboration d’une flore riche, diversifié et protectrice. Le fucosyllactose va aussi permettre la production d’un mucus de qualité. Or comme le rappel Steven Gundry dans son livre le paradoxe des plantes l’élaboration d’une barrière digestive de qualité dépend notamment de la qualité des bactéries et du mucus qui tapisse nos muqueuses. En effet le mucus hydrate les muqueuses, piège les bactéries pathogènes et lectines des plantes, maintient une distance entre les micro-organismes et l’épithélium intestinal et sert de nourriture à nos précieuses bactéries.

Malheureusement il existe un polymorphisme sur le gène FUT2 et 20% de la population ne va pas exprimer l’enzyme qui fabrique le fucosyllactose. Pour savoir si vous être excréteur ou non excréteur il existe maintenant un test génétique simple qui nécessite simplement un échantillon de salive ou de sang (laboratoire lims-mbnext.be, ~ 59€ à faire une fois dans la vie). La conséquence de cette mutation est que les non-excréteurs auront une tendance à développer plus facilement des dysbioses (ballonnements, reflux, troubles du transit, douleurs abdominales) et maladies en lien avec un mauvais microbiote. Ces personnes auront aussi beaucoup plus de mal à se rétablir après une agression de la flore (antibiotique, IPP, huiles essentielles, argent colloidal, gastro entérite, intoxication alimentaire, alimentation industrielle, pesticide, etc)

➡️ Face à cette problématique certains laboratoires ont développé des compléments alimentaires à base de fucosyllactose pour pallier à ce déficit. Le laboratoire métagénics avec Fucodyn ou encore le laboratoire nutrixeal avec Prebiolife . Cette complémentation devra logiquement être maintenue (ou prise en cure régulière) pour continuer d’alimenter et d’enrichir les bactéries commensales bénéfiques. Il faut plusieurs mois de supplémentation pour commencer à percevoir les améliorations. Inutile de rappeler que la complémentation seule ne suffit pas et qu’il faut adopter une alimentation saine en parallèle.

Ce polymorphisme qui touche 20% de la population permet d’expliquer pourquoi certaines personnes ont plus de mal à se rétablir ou continuent de souffrir de troubles digestifs et pathologies inflammatoires mal grès les prises en charges traditionnellement utilisées en naturopathie et médecine fonctionnelle. Le point positif c’est qu’il est maintenant possible de contre balancer ce déficit par l’apport de prébiotique naturel spécifique. 😉

 

TEST : Êtes-vous concerné par l'hypothyroïdie ❓

L'huile de foie morue : le remède oublié 🐟

Microbiote inflammation et dépression

Microbiote inflammation et dépression

L’intestin est maintenant considéré comme le deuxième cerveau. Saviez-vous que 80% des communications se font des intestins au cerveau? seulement 20% des connections vont donc du cerveau aux intestins. Ce constat amène la communauté scientifique à étudier de prêt l’influence du système nerveux entérique et du microbiote intestinale sur le comportement, l’humeur, l’immunité, le métabolisme. On sait maintenant que beaucoup de neurotransmetteurs et hormones sont en grande partie fabriqués dans le tube digestif. C’est le cas de la sérotonine: 95% est produite par le système nerveux entérique. La sérotonine joue un rôle important dans l’état de bien être et de relaxation. Elle permet aussi le bon fonctionnement du transit intestinale.

Les bactéries sont capables de communiquer avec le cerveau en synthétisant des neurotransmetteurs (voie nerveuse), neuropeptides (voir endocrinienne), métabolites (voie sanguine). Dans un état d’équilibre les bactéries nous aident et sont bénéfiques. Certaines synthétisent de la sérotonine, du gaba ou encore de la mélatonine. Mais lorsque le microbiote est perturbé et qu’une malabsorption s’installe certaines populations de bactéries pathogènes prolifèrent et entravent la production normale de sérotonine. C’est le cas des bactéries de la famille des firmicutes impliqués dans la production de méthane.

 

Un des moyens de mesurer la présence de certaines populations bactériennes est le test aux gaz expirés qui évalue la quantité d’hydrogène, de méthane et de methylacétate dans l’haleine. Les chercheurs se sont aperçus que les individus excréteurs de méthane souffrent significativement plus de constipation, d’anxiété et de maladies métaboliques (obésité) que les non excréteurs. Les bactéries méthanogènes sont capables d’extraire beaucoup de calories à partir des résidus non absorbés comme la cellulose, hémicellulose. Cela génère une production importante d’acide gras à courtes chaines facilement réabsorbés et stockés autours des organes (foie, pancréas, cœur, reins). Cette graisse viscérale inflammatoire favorise les maladies métaboliques: obésité, hypertension et maladies cardiovasculaires. Les bactéries méthanogènes sont des bactéries anaérobie qui vivent normalement en quantité réduite dans le côlon. En cas de malabsorption et de dysbiose (déséquilibre du microbiote) les bactéries méthanogènes sont susceptibles de proliférer dans l’intestin grêle en libérant de grande quantité de LPS (lipopolysaccharide). Ces fragments bactériens (lps) ont la capacité de traverser la barrière intestinale (la rendant poreuse) et d’engendrer une forte stimulation immunitaire avec réaction inflammatoire. D’autre part les bactéries méthanogènes sont équipés de tryptophanase, une enzyme capable de dégrader le tryptophane (les bactéries méthanogènes en ont besoin pour se développer), or le tryptophane est le précurseur de la sérotonine, une carence en tryptophane induit un déficit en sérotonine et donc de l’anxiété voire de la dépression.

Ainsi certaines études montrent une baisse de la sérotonine post prandial chez les personnes qui excrètent beaucoup de méthane. C’est sûrement par ce biais que la présence de méthane est aussi corrélée à la constipation. Pour finir les fragments bactériens (LPS) issue des bactéries gram négatif induisent une perméabilité des barrières: intestinales, gingivales (parodontite) et hémato-encéphalique.

De plus en plus d’études suggèrent que le microbiote joue un rôle majeur sur la régulation de nos états émotionnels, le microbiote régule aussi l’état inflammatoire du corps. La première chose que doivent faire les personnes atteintes de dépression, d’anxiété ou de maladies inflammatoires est de soigner leurs intestins! Le microbiote est le carrefour de notre santé 🙂

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Le syndrome de l'intestin perméable

Faut-il arreter de manger la viande rouge?

Le syndrome de l’intestin perméable

Le syndrome de l’intestin perméable

Connaissez-vous le facteur commun à de très nombreuses pathologies de civilisation dont les maladies auto-immunes, les allergies, l’arthrose, la dépression ? Ce facteur c’est le syndrome de l’intestin perméable aussi appelé « porosité intestinale » ou encore leaky gut chez les anglophones. Cette pathologie est liée à une altération de la barrière intestinale qui ne joue plus son rôle de barrière et devient poreuse à l’image d’une passoire.☹️

L’intestin grêle à des fonctions essentiels:

➡️ C’est lui qui termine la digestion des graisses, glucides et lipides en molécules simples. Une fois réduits en molécules simples les différents nutriments vont pouvoir traverser la barrière intestinale à travers les entérocytes (cellules intestinales).

➡️L’intestin consiste à trier les nutriments des molécules pathogènes. Ce sont les jonctions serrées qui relient les entérocytes les uns aux autres et qui assurent la régulation de la perméabilité intestinale. Dans certaines conditions pathologiques les jonctions serrées qui sont censés assurer l’étanchéité de la paroi s’ouvrent et laissent passer dans la circulation sanguine de nombreuses molécules indésirables comme les fragments bactériens (LPS), les virus, les toxines, les métaux lourds, les peptides mal dégradés..

L’entrée massive de molécule étrangère dans la circulation sanguine engendre une stimulation anormale du système immunitaire avec libération de messagers pro-inflammatoires. Ce phénomène pathologique peut mener à des maladies auto-immunes, des allergies, de la dépression, de l’ostéoporose, de la fatigue, des carences. Au niveau intestinal le sujet va développer des troubles digestifs avec de nombreuses allergies alimentaires et une malabsorption des nutriments.

 

Quels sont les facteurs qui peuvent engendrer une porosité intestinale ?

  • Maladie cœliaque intolérance vrai au gluten qui se manifeste par une destruction des entérocytes,
  • la consommation de blé et de produits laitiers est associées à une ouverture des jonctions serrées de l’intestin par l’intermédiaire de la zonuline une molécule impliquée dans la régulation de l’ouverture des jonctions serrées qui est stimulée par le gluten (protéine du blé) et la caséine (protéine laitière),
  • certains aliments : le poivre, les solanacées comme les piments, tomates, poivrons, aubergines, pommes de terre,
  • consommation importante d’aliments contenants des anti-nutriments : soja, céréales complètes, légumineuses,
  • une proliférations de bactéries anaérobies (gram négative) dans l’intestin grêle avec production massive de lipopolysaccharide (LPS),
  • proliférations fongiques à candida albican,
  • infections virales chroniques (herpès virus, adénovirus),
  • état de jeune : au délà de 24h de jeune l’intestin devient poreux,
  • chimiothérapie et radiothérapie par destruction des entérocytes,
  • ischémies intestinales par un effort sportif intense (exemple : les marathoniens) : un manque de perfusion sanguine de la paroi intestinal peut engendrer des lésions irréversibles. Lors d’un effort intense un afflux de sang massif est dérivé sur les muscles en action délaissant ainsi l’intestin,
  • déficits en glutamine qui est le carburant des cellules intestinales. En l’absence de glutamine les entérocytes ne peuvent pas se renouveler correctement et se retrouvent atrophiés,
  • prise d’anti-inflammatoires anti-stéroïdiens (comme l’aspirine),
  • prise d’IPP (inhibiteurs de la pompe à protons) les antiacides comme l’oméprazole,
  • alcool,
  • carence en vitamine D et omega 3,
  • antibiothérapie à répétition détruisant la flore commensale bénéfique.

🔎 Comment diagnostiquer un intestin poreux ? 

  • Le test aux gaz expirés (plus d’information ici) qui est un excellent reflet de la muqueuse du grêle. Le taux d’hydrogène expiré est corrélé à la porosité intestinale,
  • en clinique l’ingestion de certains sucres lactulose / mannitol ou rhamnose avec dosage urinaire dosage urinaire. (ces sucres sont normalement trop gros pour être absorbés chez une personne saine, en cas de porositée intestinale les sucres passent dans la circulation sanguine puis excrétés par l’urine),
  • dosage sanguin des LPS (disponible chez le laboratoire barbier) un taux élevé d’endotoxines reflète un passage de LPS et donc une porositée intestinale avec proliférations de bactéries anéorobies,
  • dosage de certains métabolites urinaires : D-arabinol ou arabinose signant une prolifération fongique de candida.

La prise en charge de base repose évidemment sur l’exclusion des causes, évoquées plus haut et sur la mise en place d’une alimentation individualisée qui n’agresse pas les muqueuses. Elle doit être adaptée au cas par cas, en fonction des capacités enzymatiques et digestifs de la personne. Il est primordial de consulter un thérapeute formé au test respiratoire car lui seule pourra cibler le régime/cure et la thérapeutique à mettre en place.

Manquez-vous d'acide chlorhydrique? 🔬

Microbiote inflammation et dépression ❌

Manquez-vous d’acide chlorhydrique ?

Manquez-vous d’acide chlorhydrique ?

Une bonne santé passe par une sécrétion adéquate d’acide chlorhydrique, c’est une certitude! Ce précieux liquide sécrété par les cellules pariétales de l’estomac à de nombreuses fonctions, malheureusement de nombreuses personnes souffrent d’un déficit chronique en acide chlorhydrique (voir une achlorhydrie) avec des conséquences désastreuses sur la santé.

(suite…)

Manquez-vous d’acide chlorhydrique ?

Les causes du reflux gastro-œsophagien

Chez l’être humain le reflux est physiologique, en effet la valve qui sépare l’œsophage de l’estomac et qui doit normalement empêcher la remontée de liquide gastrique n’est pas très efficace et peut-être perturbé par divers facteurs que nous allons explorer.  Parfois le reflux devient pathologique ce qui peut entrainer des brûlures au milieu de la poitrine avec une irritation de l’œsophage, des maux de gorge et une attaque de l’émail dentaire par l’acide gastrique.

(suite…)